Cri du cœur pour le bitumage de l’axe Ndiedieng-Lamarame : l’oubli de trop (Par Ibrahima Diassé)

Combien de temps encore Ndiedieng devra-t-il attendre ? Combien de gouvernements devront se succéder avant que l’on daigne entendre le soupir silencieux d’une population abandonnée par l’asphalte ? Neuf kilomètres seulement, une poignée de kilomètres qui résument des décennies de frustration, de promesses non tenues, d’espoirs trahis.
Ndiedieng, commune paisible et résiliente, située à 23 kilomètres de Kaolack, n’est pas un simple point sur la carte. C’est un chef-lieu d’arrondissement, carrefour de civilisations et de potentialités, qui abrite les localités de Keur Socé et Ndiaffate, mais qui souffre depuis trop longtemps d’un isolement routier injustifiable.
L’axe Ndiedieng – Lamarame, vital pour les déplacements, le commerce, les soins de santé, l’éducation et les services publics, n’est qu’un sentier poussiéreux ou boueux selon les saisons. Et pourtant, cette route si cruciale semble maudite par l’oubli, condamnée à n’être qu’un mirage dans les discours officiels, un chantier toujours promis, jamais lancé.
De Senghor à Diouf, de Wade à Macky Sall, et aujourd’hui sous le président Diomaye Faye, la doléance a été portée, reformulée, transmise, criée, mais jamais écoutée. Qu’a donc fait Ndiedieng pour mériter une telle négligence ? Pourquoi les populations de cette commune, pourtant actives, contributrices, citoyennes, devraient-elles continuer à subir cette injustice flagrante ?
Ce cri du cœur est un cri d’alerte. Car au-delà du goudron qui manque, c’est la dignité d’un peuple qu’on piétine, c’est la République qu’on fracture, c’est l’égalité des chances qu’on viole.
Nous lançons donc un appel solennel, non de défiance mais d’espoir. Nous appelons le ministère des Transports et des Infrastructures routières, et par-delà, tout le gouvernement sénégalais, à prendre conscience de l’urgence de la situation. À comprendre que développer le Sénégal, ce n’est pas bâtir seulement les grands axes, mais aussi réparer les petites injustices qui entravent les localités de l’intérieur.
Neuf kilomètres. Voilà tout ce que nous demandons. Neuf kilomètres pour rendre leur souffle à des milliers de citoyens. Neuf kilomètres pour reconnecter Ndiedieng au reste du pays. Neuf kilomètres pour que l’État tienne enfin parole.
Il est temps.